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| Chine–États-Unis : le bras de fer sur les métaux critiques s’intensifie |
Les tensions commerciales entre Pékin et Washington prennent un nouveau tournant, cette fois autour des métaux critiques indispensables aux technologies de pointe. En mars, les exportations chinoises de plusieurs matériaux stratégiques vers les États-Unis ont chuté de façon spectaculaire, conséquence directe des restrictions mises en place par la Chine en début d’année.
Parmi les plus touchés, le
tellure — un composant clé des panneaux solaires — a vu ses exportations vers
les États-Unis s’effondrer de 44 % tant en volume qu’en valeur. Le tungstène
n’est pas en reste : les envois de tiges ont plongé de 84 %, tandis que les
autres produits dérivés ont reculé de 77 %. Pour certains matériaux, comme la
poudre de molybdène, le bismuth transformé ou encore certains alliages de
tungstène, les exportations ont tout simplement cessé.
Cette baisse brutale fait suite à
la décision prise en février par Pékin d’imposer des licences obligatoires pour
l’exportation de cinq métaux critiques : tungstène, bismuth, tellure, indium et
molybdène. Un nouveau tour de vis a été donné le 4 avril, avec le renforcement
du contrôle sur sept terres rares moyennes et lourdes, incluant le scandium et
l’yttrium. Cette mesure a été perçue comme une réponse directe à l’augmentation
des droits de douane décidée par les États-Unis.
La Chine conserve une position
ultra-dominante dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des terres rares,
ces métaux indispensables à la fabrication de smartphones, de batteries ou
d’armes de haute technologie. En 2023, elle assurait à elle seule 99 % du
traitement des terres rares lourdes, selon un rapport du Center for Strategic
and International Studies (CSIS). Le pays détient également près de la moitié
des réserves mondiales et a produit plus des deux tiers du minerai extrait dans
le monde en 2024.
Dans ce contexte, les restrictions imposées par la Chine pourraient avoir des répercussions durables sur des industries stratégiques occidentales, tout en accentuant la course à l’indépendance technologique.