| Maroc : mise au point du parquet sur l'interdiction de voyage de Maâti Monjib à l’étranger |
Selon les médias marocains, M. Zouhair Lahrach, Premier Substitut du Procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Rabat, a expliqué dans un entretien avec l'Agence Marocaine de Presse (MAP) que l’interdiction de voyage de Maati Monjib n’est en aucun cas liée à ses activités politiques, académiques, ni à l’exercice de ses droits légaux. Cette mesure découle en réalité de soupçons sérieux concernant le blanchiment de capitaux.
M. Lahrach a précisé que les
enquêtes ont révélé que Maati Monjib a reçu d’importants virements
internationaux et possède plusieurs biens immobiliers, dont certains ont été
signalés en vertu de la loi 43-05 sur le blanchiment d'argent. En réponse à ces
éléments, le Parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire, ce qui a
conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire pour suspicion de blanchiment
de capitaux, conformément aux articles 574-1, 574-2 et 574-3 du Code pénal.
M. Lahrach a ajouté que l’enquête
est toujours en cours et que la présence de Maati Monjib est essentielle pour
analyser les résultats des commissions rogatoires internationales et
l’interroger sur les conclusions de l’enquête. Il a insisté sur le fait que le
système judiciaire suit rigoureusement la loi afin d’établir la vérité.
Concernant le fondement juridique
de l’interdiction de voyage, M. Lahrach a expliqué que cette mesure repose sur
l’article 142 du Code de procédure pénale, qui permet au juge d’instruction de
fermer les frontières et de retirer un passeport pour éviter toute fuite
pendant l’enquête. Cette décision peut être prolongée tant que l’instruction
préparatoire est en cours, et le juge dispose de toute la légitimité pour la
maintenir dans le cadre de l’enquête.
Enfin, M. Lahrach a dissocié
l’affaire en cours concernant le blanchiment de capitaux de la Grâce Royale
accordée à Maati Monjib. Il a rappelé qu’il n’existe aucun lien entre ces deux
événements, les procédures étant juridiquement distinctes. Le Parquet a
réaffirmé que l’affaire est traitée dans le respect des principes légaux et que
toute tentative de manipulation ou de spéculation est dénuée de fondement.