| Karol Nawrocki élu de justesse à la présidence polonaise, symbole d’une fracture politique persistante |
La Pologne a élu son nouveau président au terme d’un
scrutin particulièrement serré. Karol Nawrocki, candidat nationaliste soutenu
par le parti d’opposition Droit et Justice (PiS), l’a emporté d’un souffle avec
50,89 % des voix face au libéral Rafal Trzaskowski, selon les résultats
officiels publiés lundi matin. Ce résultat reflète une division marquée au sein
du pays, membre à la fois de l’Union européenne et de l’OTAN.
Nawrocki a exprimé sa gratitude envers ses partisans
dans un message publié sur Facebook, saluant leur engagement constant tout au
long de la campagne. Sa victoire représente un revers inattendu pour la
coalition pro-européenne actuellement au pouvoir, emmenée par le Premier
ministre Donald Tusk, revenu aux commandes en 2023.
La présidence en Pologne, bien que limitée dans ses
pouvoirs exécutifs, joue un rôle clé dans les domaines de la politique
étrangère et de la défense. Le président détient également un droit de veto
législatif, une prérogative qui pourrait peser lourdement dans les mois à
venir. Ces dernières années, plusieurs projets de réformes portés par Donald
Tusk ont été bloqués par l’actuel président sortant, Andrzej Duda, lui aussi
nationaliste, qui a salué la victoire de Nawrocki et salué la mobilisation des
électeurs, avec une participation s’élevant à plus de 71 %.
Pour les dirigeants du PiS, cette élection a valeur de jugement populaire contre le gouvernement en place. L’un de leurs principaux représentants, Jacek Sasin, y voit un rejet clair de la politique de Tusk et évoque même l’idée d’élections anticipées, tout en reconnaissant que leur tenue reste incertaine.