L’été 2025, saison noire pour l’économie européenne

L’été 2025, saison noire pour l’économie européenne


L'été 2025 s’impose déjà comme l’un des plus éprouvants que l’Europe ait connus sur le plan climatique. Entre vagues de chaleur, sécheresses prolongées et inondations dévastatrices, les phénomènes extrêmes ont fait grimper la facture à 43 milliards d’euros pour l’économie de l’Union européenne. Et selon une étude récente publiée par l’Université de Mannheim, en collaboration avec deux économistes de la Banque centrale européenne, les répercussions pourraient encore s’aggraver dans les années à venir, avec un coût cumulé estimé à 126 milliards d’euros d’ici 2029.

Les projections établissent que la valeur ajoutée brute de l’Union, un indicateur proche du produit intérieur brut, pourrait reculer de 0,26 % dès cette année, et jusqu’à 0,78 % à l’horizon 2029. Parmi les pays les plus durement frappés figure la France, qui enregistre plus de 10 milliards d’euros de pertes cet été, principalement dues à la désaffection touristique, aux dommages sur les infrastructures et à la baisse de consommation induite par les températures extrêmes.

Derrière ces chiffres se cache une réalité plus complexe, marquée par la persistance des effets au-delà des épisodes météorologiques eux-mêmes. Selon Sehrish Usman, auteure principale de l’étude, les conséquences s’étalent dans le temps : infrastructures fragilisées par l’usure, productivité affectée par la chaleur, et perte d’attractivité des zones touchées, notamment pour le tourisme. Cette combinaison crée une pression continue sur les économies, bien après la fin des événements climatiques.

Le secteur touristique, en particulier, apparaît comme un maillon vulnérable. Dépendant fortement de la météo, il a subi de plein fouet les déséquilibres climatiques. Les croisières fluviales ont été perturbées, parfois annulées, à cause de niveaux d’eau trop bas. Sur les routes comme dans les airs, les orages et inondations ont entraîné des fermetures temporaires d’infrastructures de transport, provoquant des annulations en chaîne.

Sur les côtes, la chaleur extrême a modifié les comportements : moins de sorties en journée, fréquentation en baisse dans les établissements de plein air, et une pression accrue sur les professionnels du secteur, confrontés à la fois à une chute des réservations et à des coûts d’exploitation en hausse. Climatisation, gestion de l’eau, réparations : autant de dépenses supplémentaires rarement couvertes par les assurances, et qui grèvent davantage encore des marges déjà fragilisées.

Alors que le continent cherche encore à s’adapter à l’accélération du dérèglement climatique, l’été 2025 pourrait bien marquer un tournant. Non seulement par son intensité, mais aussi par la prise de conscience de sa traduction concrète sur le tissu économique européen.

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