| La France lance un défi national : dix jours pour se déconnecter des écrans |
À partir de mardi, la
France lance un défi inédit destiné aux jeunes : dix jours sans écrans de
loisirs. L’objectif est simple mais ambitieux : inviter les enfants et les
adolescents à lever les yeux de leurs téléphones, tablettes, jeux vidéo et
télévisions pour se reconnecter à la vraie vie.
Ce programme, soutenu par
la ministre en charge de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara
Chappaz, veut mobiliser l’ensemble de la société autour d’une prise de
conscience collective. À travers ce défi, il s’agit de lutter contre les effets
nocifs d’une exposition excessive aux écrans : agressivité verbale ou physique,
influence de la publicité, troubles de l’attention, isolement social.
Durant ces dix jours, les
jeunes seront encouragés à participer à des activités alternatives proposées
par leurs écoles, leurs familles, les associations ou encore les collectivités
locales. L’enjeu est de remplacer le temps d’écran par des moments plus riches
: sport, jeux en plein air, lecture, échanges familiaux ou simplement du repos.
Pour rendre l’expérience
ludique et motivante, un carnet de bord permet aux participants de suivre leurs
progrès. Chaque moment passé sans écran devient une victoire, récompensée par
des points à cumuler. L’expérience, déjà testée dans certaines régions, a
montré des résultats très encourageants : meilleure qualité de sommeil,
apaisement dans les relations familiales, regain de concentration, et une prise
de conscience durable de l’omniprésence du numérique.
Dix jours, c’est le temps
jugé suffisant pour provoquer un déclic. C’est aussi une durée accessible,
suffisamment courte pour ne pas décourager les plus jeunes, mais assez longue
pour faire naître de nouveaux réflexes plus sains.
Ce défi s’inscrit dans un
contexte de préoccupation croissante des autorités face aux effets délétères du
numérique sur les jeunes. Harcèlement en ligne, violences sur les réseaux
sociaux, dépendance aux écrans : les signaux d’alerte se multiplient. Clara
Chappaz a d’ailleurs exprimé sa volonté de légiférer pour interdire l’accès aux
réseaux sociaux aux moins de 15 ans, estimant qu’il est inacceptable de laisser
les algorithmes façonner l’imaginaire et les comportements des enfants. Selon
elle, les adolescents de cet âge ne sont tout simplement pas prêts à affronter
certains contenus, ni à gérer la pression sociale qu’imposent ces plateformes.
Une idée qui semble faire
écho dans l’opinion publique : trois Français sur quatre se disent favorables à
une telle interdiction.
Avec cette opération, la France tente de reprendre la main sur un enjeu de société majeur : replacer l’humain au cœur des relations, redonner du temps de qualité aux jeunes, et surtout, leur offrir la possibilité de grandir dans un environnement numérique mieux encadré.