| L’OPEP+ choisit la prudence et gèle sa production en juin |
Huit membres de l’alliance OPEP+ ont annoncé samedi 3 avril leur intention
de maintenir leur production de pétrole à 411 000 barils par jour pour le mois
de juin, soit un niveau identique à celui de mai. Une décision qui tranche avec
le plan initial, qui prévoyait une légère hausse de 137 000 barils par jour.
Selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, cette décision
s’appuie sur des fondamentaux solides et des stocks jugés faibles. Toutefois,
elle souligne que les perspectives de croissance mondiale sont assombries par
les tensions commerciales entre les États-Unis et plusieurs de leurs
partenaires, et qu’une telle stabilité dans la production pourrait accentuer
une offre déjà excédentaire.
L’Arabie saoudite avait déjà laissé entendre une certaine tolérance à une
phase prolongée de faibles prix. L’annonce du week-end dernier n’a donc surpris
personne, même si les motivations réelles restent encore difficiles à cerner.
Alors que les cours du pétrole poursuivent leur recul, les économistes
s’interrogent sur les effets de cette décision. En raison de la fermeture des
marchés asiatiques et de la Bourse de Londres lundi, les réactions des marchés
pourraient se faire attendre.
De son côté, Deutsche Bank note que la baisse de plus de 20 % des prix du
brut depuis le début de l’année contribue à freiner l’inflation, bien qu’elle
reste supérieure aux objectifs des principales banques centrales. Les décisions
monétaires à venir, notamment celles de la Réserve fédérale américaine mercredi
et de la Banque d’Angleterre jeudi, seront particulièrement scrutées.
La Fed devrait maintenir ses taux directeurs entre 4,25 % et 4,50 % en mai,
mais les anticipations pour juin seront décisives, selon Swissquote Bank. Les
décisions des banques centrales de Norvège et de Suède seront également
observées de près.
Sur les marchés, un certain calme semble revenir, soutenu par de bons chiffres
de l’emploi aux États-Unis et par un espoir de détente sur le front commercial.
Les bourses européennes, quant à elles, profitent de cette accalmie après
plusieurs semaines de volatilité.