| Un pas vers l’apaisement : Washington et Pékin amorcent une détente tarifaire |
Après deux jours de discussions intensives en Suisse, les États-Unis et la Chine ont trouvé un terrain d’entente pour réduire temporairement les droits de douane qu’ils s’imposaient mutuellement. Ces pourparlers, tenus à la résidence de l’ambassadeur suisse auprès des Nations unies, ont été qualifiés de « très productifs » par le principal négociateur américain, soulignant une volonté commune de désamorcer les tensions commerciales.
Dans un geste significatif, Pékin a annoncé la baisse
immédiate des droits de douane sur les produits américains, les ramenant de 125
% à 10 % pour une durée de 90 jours. De leur côté, les États-Unis réduiront
temporairement leurs propres taxes sur les importations chinoises, passant de
145 % à 30 %. Ce double allègement marque une première avancée concrète dans un
conflit qui, depuis plusieurs années, déstabilise les marchés mondiaux.
Jamieson Greer, membre de la délégation américaine, a
salué la rapidité de l’accord, y voyant la preuve que les divergences n’étaient
peut-être pas aussi profondes qu’on le pensait. Le président Donald Trump,
fidèle à son style, a évoqué sur ses réseaux sociaux des « GRANDS PROGRÈS », laissant
entendre qu’une refonte globale des politiques tarifaires pourrait se profiler.
Malgré ces signaux encourageants, la Chine reste ferme
sur ses principes. Dans un éditorial publié par l’agence Xinhua au cours des
discussions, elle a réaffirmé qu’aucune solution ne serait acceptée si elle
menaçait l’équité mondiale ou ses intérêts fondamentaux.
Cette guerre tarifaire, marquée par des droits
douaniers records imposés par Washington en avril dernier, a profondément
perturbé les échanges commerciaux entre les deux géants, pesant sur un commerce
bilatéral qui dépassait les 586 milliards d’euros en 2024. Des navires remplis
de marchandises chinoises restaient bloqués dans les ports, symbole d’un
blocage coûteux pour l’économie mondiale.
Pour certains responsables américains, ces
négociations pourraient marquer le début d’une « réinitialisation » des
relations commerciales. Howard Lutnick, secrétaire américain au Commerce, a
reconnu que les tarifs imposés par les deux pays rendaient les échanges presque
impossibles, justifiant ainsi la nécessité d’une telle démarche. Il a ajouté
que la puissance de consommation des États-Unis reste un levier incontournable
: « Tout le monde veut vendre ici. Ils ont donc intérêt à faire affaire avec
nous. »
De son côté, Kevin Hassett, conseiller économique de
la Maison-Blanche, estime que les discussions ouvrent une nouvelle page : «
Nous repartons quasiment de zéro, et la Chine semble réellement vouloir
reconstruire une relation gagnant-gagnant. »
Même si une solution durable semble encore lointaine, ces premières concessions douanières pourraient contribuer à restaurer la confiance, à condition qu’elles soient suivies d’engagements solides. Pour Jake Werner, spécialiste de l’Asie au Quincy Institute, le simple fait que les deux parties aient su dépasser les querelles protocolaires marque déjà une évolution positive.